(RE)JEUX

(RE)JEUX

Mémoires d'enfants de Harkis dans la citadelle de Doullens - Cléa Coudsi et Éric Herbin

Le rejeu est la reprise du mouvement tectonique le long d’une faille préexistante.
À la suite de sa création lors d’un premier mouvement tectonique, une faille peut connaître, dans un temps géologique plus ou moins long, un ou plusieurs autres mouvements des plaques en jeu dans la faille initiale. La faille “rejoue” ou a “rejoué”. Nous pourrions également utiliser le terme de “réactivation”. La succession des rejeux constitue l’historique de la faille. Ce terme est également utilisé par les démographes pour évoquer par exemple“le rejeu d’une faille générationnelle”.

Papa, qu’as-tu fais en Algérie ?
Raphaëlle Branche,
Éditions de la Découverte.


En 2020, Cléa Coudsi et Eric Herbin ont été invités à la Citadelle de Doullens à l’occasion d’une résidence de création artistique initiée par la Drac Hauts-de-France et Somme Patrimoine.
Ces deux artistes plasticiens ont l’habitude de travailler sur des oeuvres collaboratives où se mêlent nouvelles technologies, mémoire et poésie.

La Citadelle de Doullens a souvent eu pour fonction, au cours des siècles, d’isoler, de cacher celles et ceux qu’on ne voulait voir ou entendre, que l’on désirait oublier. Le travail des deux artistes porte plus particulièrement sur la dernière période d’activité de la Citadelle, celle marquée par la présence de centaines de Harkis accueillis sur le site en 1962 et pendant plusieurs années.
“Il est certain qu’un train de rapatriés est arrivé en gare d’Amiens, il transportait environ 1.000 personnes dont quelques 180 ou 190 Harkis, à peu près autant de femmes et environ 600 enfants dont un grand nombre en bas âge.” Article Nord Matin du jeudi 12 juillet 1962 intitulé Treize cents rapatriés d’Algérie dans le département de la Somme.

L’oeuvre de Cléa Coudsi et Eric Herbin laisse une trace pérenne, mémorielle mais humaine, positive et moderne, du passage des rapatriés d’Algérie dans la citadelle de Doullens. Elle permet de projeter vers l’avant les onces des passés enfouis, de cristalliser des parcelles de mémoires. Les témoignages récoltés, socle de cette exposition, prennent des formes multiples. Observer, sentir, valoriser des objets, des matières, des souvenirs conservés précieusement ou oubliés au fond des tiroirs... Il y a plusieurs histoires dans l’Histoire des Harkis de la Somme. Il y a des parcours complexes, des ombres, des secrets, des histoires oubliées, des méandres de filiation, des réalités plurielles. Il y a des hommes, des femmes et des enfants. Il y a des soldats, des guerriers, des frères d’armes, des fêlures, et des impossibles retours.

Pour aller plus loin et découvrir (entre autres) les nombreux travaux réalisés avec les élèves, consultez le site web (Re)Jeux.

Exposition visible jusqu'à mi-octobre 2023.
Pour connaître les jours et horaires d'ouverture et les tarifs d'entrée à la citadelle, consultez les infos pratiques.